Les coquillages
Nous avons tous vu ces millions de coquilles vides sur les plages que nous avons foulées. Nous avons admiré leurs formes, leurs couleurs, leurs reflets. Nous aurions sans aucun doute voulu découvrir l’animal qui les habitait.
Les coquillages ont des goûts, des saveurs aussi disparates que leur aspect. Selon leur implantation géographique, la profondeur d’eau où ils vivent, leur état sauvage ou de culture, ils émerveillent nos palais.
Leur cueillette demande souvent un peu de courage de l’obstination un peu de chance aussi. Mais que de délices !
Il n’y a pas si longtemps, les coquillages, pêchés le plus souvent d’une manière artisanale (pêche à pied), étaient peu connus de l’ensemble des français. Leur vente faisait uniquement l’objet de marchés régionaux.
Depuis quelques dizaines d’années, des organismes nationaux ou professionnels ont découvert des potentialités commerciales sur l’ensemble de l’hexagone.
L’aquaculture, l’élevage en bassin, l’ostréiculture, la conchyliculture ont fait le reste.
Les médias, par la publicité créant eux aussi « un climat » favorisant la consommation des coquillages.
Néanmoins, il est dommage que, comme pour le poisson ou les coquilles Saint-Jacques, des quotas de prélèvement n’aient pas été mis en place précocement.
Saisonnalités des coquillages
Vous serez probablement interpellés par nos tableaux de prime abord, c’est pourquoi nous nous permettons de vous les expliquer.
Pratiquement tous les tableaux « commerciaux » sont destinés à conduire les consommateurs que nous sommes vers les étals le plus souvent possible … en évitant en général tout de même, les périodes de fermeture de la pêche de telle ou telle espèce ! Certains cependant nous invitent à consommer des poissons d’élevage en mettant juste un petit astérisque qui indique « poisson provenant de l’aquaculture« .
En revanche nos tableaux de saisonnalité vous invitent à :
- Vous abstenir d’acheter les espèces durant la période de reproduction de ces dernières, qui ne correspondent pas toujours à la période officielle de fermeture de la pêche,
- Préférer consommer les espèces lorsqu’elles sont en forme optimale,
- Stopper tout achat durant les périodes de fermeture de la pêche (locale ou générale), dont les produits commerciaux congelés, surgelés, préparés, etc.
Ces tableaux vous permettent ainsi de participer efficacement à la protection des espèces en déclin et à inciter vos fournisseurs à préférer la qualité à tout autre critère.
De cette manière, nous prendrons tous ensemble des bonnes habitudes pour ménager la ressource afin que ce grand mouvement de consommateurs éclairés, permettent à nos descendants de profiter encore longtemps des merveilleux produits de la mer.
Chaque fois que nous aurons connaissance d’autres dates, d’autres conditions de pêche ou de modes consommation, nous ne manquerons pas de vous en faire part.
Dans notre belle France, il existe beaucoup d’échelons de décision : la commune, le département, la région, l’Etat, chacun pouvant malheureusement pondre des réglementations différentes. C’est pourquoi vous ne manquerez pas de trouver des dissonances locales en matière de pêche. Nous serions intéressés par vos découvertes en la matière, n’hésitez pas à nous contacter à ce sujet.
Espèces menacées – Liste noire des coquillages – Fruits de la Mer 2021
Espèces | Motifs de la raréfaction |
Bulot / Buccin (Buccinum undatum) |
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Moules sauvages (Mytilus edulis) |
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Huîtres creuses sauvages (Crassostrea gigas) |
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Huîtres portugaises sauvages (Crassostrea angulata) |
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Praires (Venus verrucosa) |
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Tellines (Tellina tenuis) |
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Palourdes (Ruditapes decussatus) |
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Coques (Cerastoderma edule) |
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Notre responsabilité de consommateur est engagée, celle de pêcheur à pied aussi. Pour une fois nous pouvons faire quelque chose, engageons nous à défendre les espèces en danger.
S’il n’y a plus, ou moins, de consommateurs pour une espèce donnée, les poissonniers ne la vendront plus et les pêcheurs ne la pécheront plus.
Plusieurs stocks et gisements sont durablement affaiblis, il est difficile de « gardienner » des centaines de kilomètres de grèves et de plages. Des brigades spéciales ont essayé la pédagogie mais ce n’est pas suffisant, la verbalisation devra prendre le relais rapidement.
L’on constate que les pêcheurs de loisirs ne respectent que peu les tailles des coquillages, le nombre d’animaux permis par jour et par personne, cela est inadmissible.
Bonjour,
C’est bien de dire que les gens ne respectent pas les dates de pêche mais pourquoi ne les précisez vous pas (si vous les connaissez) ?
Cordialement, Didier.
Bonsoir Didier,
C’est bien notre intention de vous donner les dates, mais ce n’est pas facile de présenter des tableaux, car les dates varient entre par exemple, la façade Atlantique, la Manche et la Méditerranée. Les dates souhaitables du repos pour la reproduction, changent également en fonction, de la météo ou plus exactement en fonction des températures.
Ce que je peux vous dire c’est que nous allons publier certains tableaux dans les prochaines semaines, dont celui des crustacés.
Mais cela fait 3 ans que je prépare les tableaux pour les poissons !
Par ailleurs je vous signale néanmoins que chaque pêcheur à pied est sensé se conformer à la réglementation locale, qui est le plus souvent affichée,
à l’entrée des plages, (en Bretagne, en Normandie et en Vendée c’est le cas) des ports et en tout état de cause sur le tableau d’affichage des affaires maritimes, ou à la préfecture du département.
Je vous signale également que l’on peut désormais se munir de réglettes de maille, pour déterminer la taille minimale de la plupart des coquillages du littoral français, et là aussi la Méditerranée a des tailles différentes de l’Atlantique et de la Manche.
Bien cordialement vôtre,
Alain pour FDLM
Existe-t-il une sorte de Coque appelée Héron ??
Bonsoir André,
Vous n’aviez qu’une lettre de mauvaise ce n’est pas Héron mais Henon 😉
Le Hénon est l’autre nom de la coque (Cerastoderma edulis) sur la côtes d’opale.
C’est assez difficile, en France, chaque région, voire chaque département maritime à son nom particulier, un jour nous essaierons de donner quelques noms du genre. Mais il n’y a pas que nous dans plusieurs autres pays suivants les régions, il y a aussi plusieurs noms. C’est du reste pour cela que nous donnons toujours le nom latin, ainsi tous les gens du monde peuvent savoir de quoi nous parlons 🙂
Merci d’être passé sur FDLM et à bientôt peut-être.
Alain pour FDLM
Merci pour votre tableau. une petite voix me disait qu’il devait bien y avoir des dates à respecter. Vous m’aidez grandement à respecter la nature. Pas d’indication sur le port, mais des pêcheurs qui nous disent « gentiment » que nous pouvons pêcher la coque toute l’année.
Bonsoir Laurette,
et merci pour vos compliments, nous espérons pouvoir, faire d’autres tableaux similaires pour les autres espèces, mais cela prend beaucoup de temps, car les éléments changent de plus en plus souvent et ne concernent pas toutes les régions et départements.
Une piste pour les règlements officiels : éplucher les règlements des préfectures maritimes de vos secteurs de pêches, vérifier aussi les déclarations de problèmes sanitaires
Bonne continuation et peut-être à bientôt sur le site.
Alain pour FDLM
Bonjour, merci pour votre tableau.
Existe-t-il une version pdf que l’on pourrait télécharger? (Pour l’afficher en cuisine).
Bonjour,
En cliquant ici il vous est possible d’imprimer uniquement le tableau des saisonnalités des coquillages. 😉
Cordialement.
Super ! Merci beaucoup!
Bonjour et merci une petite question concernant les langoustines vivantes (ecosse ou bretonne) il y a une petite période ou elles sont vertes bleues pendant l’ete pourriez vous m ‘indiquer la période exacte (juin juillet aout) je ne sais plus laquelle pareil pour les araignées il y a une période pendant l’été ou on ne les trouve plus pendant 15 ours à 3 semaines juin juillet aout
Bonjour Stéphanie,
et merci d’être passée sur FDLM,
l’on peut « tomber » sur des langoustines vivantes moins bonnes, je les appelle « jaunes », elle sont moins fermes, voire même, molles, la tête noircissante .
entre avril et fin mai.. Mais cela dépend des années et des gisements de pêche.
L’Écossaise est peu vendue dans mon coin, et généralement elle est très grosse et plutôt destinée aux restaurateurs ou à la congélation.
Mais je vous rappelle que les pêcheurs Français de langoustines pêchent « durable » pas moins de 90 m/m, contrairement aux Écossais dont la taille minimale retenue est de 75 m/m
Pour ce qui est de votre interrogation concernant les araignées, c’est aussi en fonction de la région de pêche et aussi des déréglements climatiques, mais sur la façade atlantique il peut y avoir une période sans la deuxième quinzaine du mois d’Août pour les femelles.
Les déréglements climatiques sont de plus en plus visibles, la température de l’eau, l’acidité de l’eau créent des tas de problèmes de reproductions et le pire est à venir.
Bien à vous Alain, Pour FDLM
Pourquoi on retrouve les moules de bouchot de taille largement inférieure à la norme chez les poissonniers
Bonsoir Jean-Pierre,
C’est assez étonnant, mais peut s’expliquer depuis deux à trois ans.
1) Il s’agit de moules d’élevage donc elles peuvent être vendues sous taille pour un pourcentage décrété chaque année. 10 ou 15 % en général je crois.
2) depuis trois ans les moules de bouchots (tout au moins de la baie du Mont St Michel) ont du mal mal à grossir, probablement par ce qu’il y a trop de moules en culture et que la nourriture devient insuffisante.
3) certaines années les moules subissent des maladies non toxiques pour l’homme, mais qui empêchent les moules de grossir
4) on dit aussi que l’élévation de la température de l’eau de mer, provoque une raréfaction de la nourriture (plancton) mais pour l’instant ce n’est pas scientifiquement reconnu.
Merci d’être passé sur http://www.fruitsdelamer.com, et à bientôt le plaisir de vous revoir,
Cordialement
Alain Diverrès pour FDLM
pour les huîtres plates ou creuses sauvages : leurs ramassages sont interdites dans le Bassin d’Arcachon, et sur le banc d’Arguin toute pêche à pied y est interdite
Bonsoir Claude,
Comme nous l’avons écrit sur l’article des huîtres sauvages, en général sur la plus part du littoral Métropolitain Français, la pêche à pied des huîtres sauvages est interdites depuis pas mal d’années et ce pour plusieurs raisons.
A) les bassins ostréicoles (huîtres creuses ou plates) peuvent subir des tempêtes entraînant la fuites de certaines poches d’huîtres, qui se disséminant pourraient êtres prélevées par des pêcheurs à pied. D’autres concessions sont ensemencées sur sol, (donc au fond de la mer)
B) Les huîtres sauvages poussant sur les rochers, peuvent se trouver dans des endroits,
insalubres, et donc non sanitairement contrôlés, pouvant poser des graves problèmes de santé aux humains.
C) Dans certaines régions, certains gisements naturels d’huîtres peuvent êtres « réservés par arrêtes préfectoraux » pour les professionnels pour réensemencer leurs parcs, notamment depuis ces 10 dernières années de mortalités juvéniles.
Je ne suis donc pas étonné que le Bassin d’Arcachon et le Banc d’Arguin soient interdits à la pêche à pied, et je trouve cela très bien.
Bonne soirée Claude, merci d’être passé(e) sur FDLM et à bientôt peut-être,
Alain Diverrès pour FDLM.
Merci de ce travail convaincant.
Vivant en Corse (en montagne) avec mon jeune fils il était fort instructif de lire votre texte pour découvrir ce monde océanique si différent du nôtre.
Qu’il est rassurant de voir que la passion l’emporte encore parfois sur le mercantile.
Bon courage à vous tous, lecteurs et rédacteurs.
Bonsoir Toussaint,
Et merci de votre message et de vos encouragements.
Personnellement je ne suis jamais allé en Corse, mais j’ai beaucoup d’amis qui y vont presque tous les ans. Par ailleurs pratiquement tous les jours j’ai des nouvelles de votre belle ïle sur Corse-Matin.
J’ai personnellement depuis toujours une passion pour la mer et ce qu’il y a dedans, c’est pourquoi j’essaye modestement à expliquer la mer et ce que nous pouvons tous faire, pour qu’elle aille mieux.
Car La Méditerranée, et l’Adriatique vont mal, très utilisées depuis de nombreux siècles, elles sont mal utilisées, polluées, abîmées. l’Atlantique, la Manche et la mer du Nord, sont menacées elles aussi.
Je suis content que vous ayez appris quelque chose en lisant http://www.Fruitsdelamer.com,
merci d’y revenir souvent si vous en avez la possibilité, car nous essayons de faire vivre le site en améliorant les contenus en permanence.
À bientôt peut-être, cordialement,
Alain Diverrès pour http://www.fruitsdelamer.com
Merci pour cet article fort intéressant. Je suis adepte de la nourriture sauvage depuis des milliers d’années 😉 . Je ne prends jamais plus que j’ai besoin, car un écosystème ne peux fonctionner si tout le monde ramasse à la pelle les divers cadeau de la nature ( mer, campagne, forêt ect…)
Je cherchais depuis longtemps une base solide pour justement pêcher au bon moment , je pense l’avoir trouver et j’espère qu’un jour les « touristes » et « locaux » comprendront que la réserve naturelle n’est pas inépuisable …
J’ai commencer la pêche à pied vers les 10 ans en 1990, et le seul constat que j’en tire 30 ans après, c’est que les gens prennent à foison tout ce qu’ils trouvent, sans jamais respecter les mailles et les dates… et en plus pour en jeter la moitié après car ils n’auront pas tout mangés…
Vous devriez présenter vos travaux dans des préfecture marines ou autres organisme !!!
Bonsoir Mike et merci pour vos appréciations sur le site et la pêche à pied.
C’est vrai qu’il est difficile d’être derrière chaque personne présente sur l’estran, pour vérifier le nombre et la taille des produits prélevés. Cependant depuis 5 ans les PV se multiplient,car des comptages de pêcheurs, de tailles, d’espèces, de nombres de produits de la mer pêchés, sont opérés avec l’appui national du «Réseau Littoréa » qui centralise les actions communales, départementales, communales, et associatives, afin de déterminer rapidement ce qui peut améliorer la pêche à pied dans le respect strict de la nature.
Nos contemporains ont encore beaucoup de mal à comprendre que nous sommes seulement des passeurs et non pas des propriétaires de la nature. C’est vrai à la côte, mais aussi dans les champs , les bois champignons, fraises des bois, sapins (de Noël) fleurs, feuilles, humus etc, mais aussi dans les cours d’eau victimes de braconnages en tous genres. Bref l’Homme moderne en général est « un prédateur » Néanmoins depuis une cinquante d’années beaucoup de nos contemporains souhaitent modérer les prélèvements dans le monde entier, vous faites donc partie de ceux là…et nous aussi !
Éduquons nos enfants, petits enfants, donnons l’exemple dans le milieu où nous sommes, montrons ce qu’il est nécessaire de faire, dénonçons les excès en tous genres.
Vaste programme pour nos prochaines années.
Alain Diverrès pour https://www.fruitsdelamer.com
Bonjour. Quel plaisir de vous lire tous. Sur la Côte d’Opale, j’ai essayé de faire comprendre gentiment aux pêcheurs à pieds qu’il ne fallait pas rejeter sur la plage les toute petites crevettes grises mais qu’il fallait les rejeter en mer. Dans l’intérêt même des pêcheurs pour ne pas raréfier la source alimentaire. Personne ne m’écoutait … j’ai alors fait courir le bruit que des inspecteurs étaient passés sur la plage et avaient verbalisé ce genre de comportement … résultat observé stupéfiant : plus de petites crevettes rejetés sur le sable par les pêcheurs à pieds. Ça a duré 3 jours seulement malheureusement.
Ma triste conclusion : seule la peur du gendarme peut inciter à l’application de la réglementation. Et oui donc, il faut agir sur les organismes qui ont le pouvoir de verbaliser.
Merci beaucoup en tout cas pour toutes ces informations importantes. Je continuerai à aider dans ce sens. Et de tout coeur avec vous. Laurence
Bonjour Caté,(Laurence)
Bravo pour vos initiatives, mais il est vrai que de plus en plus de contrôles sont effectués, par différentes personnes assermentées, ou par la gendarmerie, voire la police, pour contrôler les pêcheurs à pied, malheureusement elles ne sont pas assez nombreuses. Cependant beaucoup de braconniers notoires sont désormais arrêtés et puni sévèrement, « pour du sous taille, » ou pour une trop grandes quantités d’éléments pêchés.
Certes la peur du gendarme fait peur, mais je pense que le mieux c’est encore d’emmener nos enfants ou nos petits enfants, voire nos amis(es) et de leur montrer comment pêcher, pour ne pas abîmer l’estran, pourquoi on ne doit pas prendre des animaux trop petits, qui ne se sont pas encore reproduits etc … les enfants vous serons reconnaissants, et vos amies(s) aussi car ils iront aussi avec les leurs et ainsi les chaînes se multiplieront à l’infini si nous sommes nombreux. Nous pouvons tous êtres actifs dans ce domaine .
Merci d’être passée sur FDLM et repassez quand vous voulez.
Alain Diverrès pour http://www.fruitsdelamer.com